Christian Pétron, cinéaste sous-marin : "Tailliez a été un exemple"

Comme Philippe Tailliez, père de la plongée, le Pradétan Christian Pétron est de ceux qui essaient, leur vie durant, de mener de front les chevaux du rêve et de l’action.
« La plongée c’est une histoire de passion, c’est 50 ans de ma vie », sourit le directeur fondateur de Cinémarine [1].

Christian a 10 ans lorsqu’il découvre la chasse sous-marine avec un groupe d’amis. La passion est déjà là mais, c’est l’un des trois mousquemers [2], le Commandant Tailliez, qui va l’alimenter. « J’ai toujours été en admiration. A 74 ans, il plongeait encore à 42 mètres de fond sur l’épave du Slava-Rossi à l’île du Levant, alors que je réalisais un tournage. C’est un exemple pour moi. » La soixantaine grisonnante, Christian Pétron espère en faire tout autant, au même âge.

L’aventure débute à la télévision

Après avoir grandi sur les bords du lac d’Annecy, où il s’initie à la photographie sous-marine, Christian s’engage dans la Marine. Il devient plongeur démineur. Rejoint la Comex. Avec "Photomarine", en 1975, il crée la profession de photographe sous-marin. Son premier cliché, d’un banc de gaterins saisi en Mer Rouge, en 1969, lui vaut une parution dans "Paris Match". Début de la reconnaissance.

« Je me suis orienté vers l’image animée et réalisé un reportage sur l’épave de la Madrague de Giens » Documentaire diffusé dans « Les carnets de l’aventure » sur Antenne 2. Une deuxième production, celle de l’exploration de l’Amococadix trois jours après son naufrage, est un énorme succès.

S’en suit une collaboration de 8 ans avec François et Marlyse Delagrange, dans la célèbre émission "Les animaux du monde". Avec plus de 30 films sur la faune et la flore sous-marine autour du monde. Il obtiendra également au Festival International de l’Image Sous-marine d’Antibes, une palme d’or pour son film Los Roques, filmé sur une île du Vénézuela.« Mon travail nécessite un énorme investissement personnel et financier. Mais mon métier fait rêver. » Et ça n’a pas de prix.

Article de Valérie Le Parc (Var Matin)