Accueil > Humaniste > Une soirée au « Baroudeur » avec Philippe Tailliez
Une soirée au « Baroudeur » avec Philippe Tailliez
dimanche 8 février 2004
Je me rappelle qu’un soir, Pierre CHAZAL me fait savoir qu’un Bar à Vins sympathique, le « Baroudeur » qui tenait enseigne dans le centre de Sanary avait inscrit à son programme hebdomadaire une soirée sur le monde sous marin.
Invité d’honneur : Le Commandant Philippe TAILLIEZ.

J’ai battu le rappel de tous les copains et amis. Nous nous sommes ainsi retrouvés PYLB, Jacky, Didou, Jean Claude et Mimi, Roc, Franck et quelques autres autour d’une grande table où le Pacha était au centre. Soirée on ne peut plus joyeuse, car quand on se retrouve ainsi, histoires, anecdotes, aventures anciennes et actuelles entretiennent une chaude ambiance. Ajoutez à cela les vins locaux qui ne nous laissaient pas insensibles et vous aurez le résultat d’une réunion qui n’évoque surtout pas « Le Monde du Silence » Normal, il faut savoir que tous les vieux Scaphs’ sont affectés d’une surdité conséquente. Notez bien que je ne dis pas « sourds comme des pots » des personnes malveillantes, verraient à ce dernier mot une insinuation sous jacente relevant de pots en terre, antiques, aux formes rebondies. Pièces artistiques, sans doute, que chaque vieux scaphandrier possède dans un coin de la maison. Amphores, disons le mot, campaniennes, gréco italiques, bétiques et africaines, bien archéologiques culturels et surtout nationaux avec lesquels certains d’entre nous avaient un peu trop flirtés. Passons…
Surtout que, dans ce domaine, parmi notre joyeux aréopage, il n’aurait pas fallu chercher, comme dit l’évangile « celui à qui jeter la première pierre » dilemme cornélien s’il en fut !
En tout cas, la soirée allait bon train. Notre ami le Baroudeur, avait pensé qu’il serait bon de passer une vidéo ancienne. En l’occurrence il avait choisi « Epaves » ce film que les Mousquemers avaient tourné en 1943. Document cinématographique dont Cousteau se servit pour faire admettre par l’Etat major de la Marine Nationale, la nécessité de créer un groupe de plongeurs. Ce qui nous donna le GRS, qui va devenir GERS et dont le premier Commandant fut Philippe TAILLIEZ.
En tout cas, ce soir là, en pleine euphorie, notre attention pour cette pièce historique, que nous connaissions tous, dériva très vite sur des plaisanteries…le clou fut atteint lorsque l’on voit sur l’écran Frédéric DUMAS qui remonte une belle ferraille.
Cri de l’un d’entre nous « mais c’est…. » Et de nommer son voisin, dont la réputation de pilleur d’épaves n’était plus à faire. Eclats de rire de tous, y compris Philippe qui nous connaissait bien. Evidemment, ce type de réflexion, le pli étant donné, s’est renouvelé deux ou trois fois.

Fin du spectacle. Notre hôte le Baroudeur, vient me tirer par la manche et me dit « dites les deux tables de touristes qui sont là à côté, ils ne sont pas content. Allez donc les voir un peu.. »
C’est vrai, il y avait là quelques blaireaux, avides d’autographes et de souvenirs de rencontre de personnalités. Nous ne les avions mêmes pas vus, trop occupés par nos retrouvailles avec le Commandant, qui lui était aux anges. J’ai donc été voir ces « estrangers » comme on dit à Sanary quand on croise des individus, originaires de la partie supérieure du parallèle de Valence.
Je leur ai expliqué, patiemment, que Philippe TAILLIEZ était sans doute un pionnier, un plongeur célèbre, un humaniste doublé d’un archéologue compétent, mais que cela ne l’empêchait pas d’être un joyeux compagnon, d’une grande convivialité.
Et qu’il était très heureux ce soir là, leur en fournissant la preuve en les invitant à constater son plaisir évident. Rien n’y fit, ils continuèrent de faire grise mine et même l’un d’entre eux componctueux me fis une remarque qu’il voulut acerbe « vous devriez avoir honte de vous moquer de ce vieux Monsieur ! » Je les ai planté la, outré que l’on puisse traiter Philippe TAILLIEZ de vieux monsieur. Surtout lui dont il a été souvent dit qu’il était un éternel jeune homme.
Les touristes sont partis, nous sommes restés, entre nous, fort tard…
Auteur : Gérard Loridon
LE BAROUDEUR
32 rue Siat Marcellin
83110 Sanary sur Mer
France
Tél : 04 94 88 32 55
Spécialités : Tapas, dégustation de vins de Bandol